Durant de longues années, le bondage est apparu comme une pratique érotique déviante, taboue, voire rejetée. Mais comme tous les rejets, il n’était que l’expression d’une peur, bien relayée par des codes moraux ne sachant absolument rien de la réalité du bondage. Les fantasmes oscillant entre images de douleurs et cris de souffrances hantaient nos imaginaires sans que l’on sache vraiment de quoi il en retournait. Heureusement, les mœurs se libèrent et laissent enfin apparaître le bondage comme ce qu’il est vraiment ; la recherche et le partage du plaisir sous une forme légèrement différente.

Contrairement aux idées reçus, le bondage n’a rien de violent. Personne ne jouit sous la contrainte réelle. Ici, tout n’est que jeu permettant d’explorer des sensations physiques liées à un contexte psychologique préalablement défini entre les participants. En bref, le bondage permet de sortir de sa réalité, de son quotidien, en s’inventant un rôle le temps d’une quête vers l’orgasme. Et il est primordial d’insister sur un point ; dans ce genre de jeux, c’est toujours le partenaire contraint qui dirige les échanges. Ce sont ses propres peurs qu’il ou elle explore, ses propres envies, son désir d’abandon et de confiance pleine et entière en l’autre. Le bondage ne peut d’ailleurs se pratiquer que dans un cadre de confiance totale des partenaires. Tous les couples peuvent donc s’initier au bondage. Et il est à parier que nombre d’entre vous le pratiquez déjà sans même le savoir.

Où commence le bondage et comment débuter ?

Le simple fait de serrer les mains ou de contraindre les membres de votre partenaire au plus fort de l’excitation est déjà une pratique bondage. Vous tirez un peu sur ses cheveux au moment fatidique ? Elle vous griffe la peau de ses ongles acérés quand l’orgasme monte ? Vous lui tenez les poignets et empêchez certains de ses mouvements dans l’étreinte ? Vous êtes en plein bondage. La seule différence, c’est que vous n’utilisez pas d’outils ou d’objets, que vous n’avez pas scénarisé votre contrainte temporaire. L’étape suivante est toute simple et elle se résume en une seule phrase ; communiquez sur vos désirs réciproques.

S’il existe en effet une chose que le bondage permet, c’est bien de se libérer verbalement sur ses propres désirs et ses fantasmes auprès de son ou de sa partenaire. Pour parvenir à l’extase et pour réussir à répéter les orgasmes, seule la communication compte vraiment. Dites-vous de quoi vous avez envie. Vivez votre sexualité pleinement et sortez des codes moraux forcément restrictifs. Si vous en sentez l’envie, bien sûr. Commencez par avouer vos fantasmes à l’élu(e) de votre cœur. Vous y trouverez forcément des envies d’abandon total, de soumission temporaire, ou, au contraire l’irrépressible besoin de jouer avec vos sensations. A partir de là, commencez doucement. Attachez-lui simplement les poignets, sans serrer trop fort. Bandez-vous les yeux pour appréhender les autres sens différemment, notamment le toucher. Il existe plusieurs façons de débuter doucement, sans douleur, sans peur. En toute confiance.

La communication, première entrée vers le bondage

On sait malheureusement que, l’éducation Judéo-chrétienne aidant (ou n’aidant pas justement…), le sexe est un sujet difficile à aborder dans les discussions pendant le dîner. Pourtant, le sexe est un sujet de discussion comme les autres. N’attendez pas d’être éméchés pour en parler. D’abord, vous ne seriez pas vraiment crédibles, car l’alcool deviendrait le symptôme d’une peur d’en parler. Mais surtout, le jeu pourrait devenir dangereux. La pratique du bondage demande une grande part de sécurité. Sécurité affective, bien entendu, mais sécurité physique aussi. Le bondage bourré n’est pas une bonne idée. Au contraire, soyez sereins et exprimez vos désirs. Ecoutez les désirs de l’autre et lancez-vous sans peur. Anticipez les éventuels problèmes ou paniques qui pourraient survenir en mettant en place un protocole. Choisissez un mot-clé précis, qui résonne autant pour l’un que pour l’autre, un mot-clé qui vous permet d’arrêter le jeu n’importe quand, à la simple demande de l’un des partenaires. Ça renforce la confiance dans le couple et cela évite surtout les traumatismes.

Essayez de savoir pourquoi vous avez envie de pratiquer le bondage. Quelles sont vos motivations ? Sont-elles partagées avec votre partenaire ? Tout le monde n’est pas forcément fait pour outrepasser les codes classiques de l’amour. Il n’y a pas de jugement. Mais sans échange dépassionné et réellement ouvert sur la question, il ne peut y avoir de jeu sain et serein. N’oubliez pas que d’un côté, l’un des partenaires doit pouvoir complètement lâcher prise et donc se fier à 200 % à son partenaire. C’est donc une grosse responsabilité que de contraindre les sens ou les mouvements de la personne que l’on aime. C’est pourquoi les désirs des deux partenaires se doivent d’être écoutés avec la même attention.

Entrez dans le jeu

Dès lors que vous savez que vous en avez envie tous les deux, posez-vous les questions techniques ? Qui domine et qui est contraint ? Vous ? Tous les deux à tour de rôle ? Si vous devez être attaché, préférez-vous laisser le contrôle total de vos liens à votre partenaire et envisagez-vous de pouvoir vous libérer par vous-même au besoin ? Cherchez vous simplement à pimenter vos préliminaires ou désirez vous explorer d’autres sensations ? Poser les règles avant de démarrer vous permet de sortir ces questions de votre tête très vite et de vous plonger à 100 % dans le jeu de votre choix, scénarisé ou non.

Ensuite, de façon à éviter les problèmes, veillez à toujours jouer avec un matériel conçu pour le bondage. Les cordes de bondage sont spécialement développées pour diminuer les frottements avec la peau. Les bougies de bondage fondent à des températures bien plus basses que les bougies de salon. Les bandeaux pour les yeux sont bien plus doux que votre taie d’oreiller. Etc. Les objets utilisés dans le bondage ont pour but d’entraver un sens ou un mouvement, pas de créer de la douleur ou de la gêne par leur simple toucher. Il s’agit de jouer, pas de se faire mal gratuitement. Dans le même esprit, exercez-vous à défaire et à refaire les attaches des différents jouets. En cas de problème, vous saurez enlever les entraves très rapidement.

Pour débuter, les bandeaux pour les yeux et les menottes sont l’idéal. Le bandeau permet d’expérimenter le lâcher prise et de découvrir que ses autres sens prennent le dessus de manière assez impressionnante. Rien de tel qu’un bandeau pour une initiation toute en douceur. N’hésitez pas non plus à essayer les menottes, uniquement pour les poignets ou également pour les chevilles. C’est le premier exercice de contrainte. Là encore, la sensation est particulière la première fois, entre une légère appréhension et une excitation difficilement contrôlable. Prenez toujours votre temps. Petit à petit, au fur et à mesure que les jeux érotiques bondage sauront vous enivrer, vous trouverez de nouveaux scénarii pour explorer plus encore vos désirs et vos fantasmes.

N’hésitez pas à demander conseil. Il y a de fortes chances que certains de vos amis pratiquent déjà de temps à autre. Mais si vous craignez d’en parler à votre entourage, sachez que les conseillères des magasins Dorcel Store sont toujours à l’écoute. Prêtes à vous orienter sur les objets et sextoys les plus adéquats en fonction de vos volontés du moment. Et même si vous avez peur de ne pas savoir faire des nœuds convenables pour attacher votre partenaire, ne paniquez pas. Il existe des rubans adhésifs spéciaux, qui ne collent que sur eux-mêmes. Faites quelques tours autour des poignets et le tour est joué, sans jamais que la colle ne vienne rougir la peau. Lorsque vous aurez expérimenté les bandeaux et les premiers liens, vous pourrez passer aux différents coffrets disponibles. Ensuite, vous choisirez votre chemin parmi toutes les disciplines qui jalonnent les routes du bondage.